Il y a un peu plus d'un mois, un copain de Loulou lui a donné une feuille de dessin A3 pour participer à un concours dessin organisé par le Crédit Mutuel. Le thème du concours était "C'est quoi le beau?" Le concours se clôturait le 31 mars. Avec son copain, ils ont discuté de leur dessin et chacun a décidé de participer. 

J'ai profité de proposer à Loulou de s'intéresser de plus près à la composition de son dessin et au message qu'il souhaiterait faire passer comme le font les artistes peintres dont nous observons plusieurs fois par an les œuvres au Musée Courbet par exemple ou au Musée d'Art et d'Archéologie. Chaque artiste marque son époque et son courant mais chaque œuvre est réfléchie dans sa composition et son message par l'artiste et elle répond à des "normes" reconnues comme pour la peinture académique mais aussi plus personnelles à l'artiste.

Avant de commencer son dessin, j'ai demandé à Loulou de réfléchir sur le beau et de faire une sorte de brainstorming. Il a opposé le beau au laid en expliquant que ce qui est beau est forcément beau parce qu'on sait aussi que certaines choses sont laides comme on ne saurait aimer quelqu'un ou quelque chose que parce qu'on sait aussi à l'inverse ce qu'est la tristesse. 

Par la suite, je lui ai proposé de faire des recherches sur le beau vu par les philosophes. Cela nous permettait de discuter de la pensée collective et de la pensée individuelle et de faire un parallèle avec le message d'une œuvre par l'artiste.

Nous avons lu ensemble les notes d'une conférence sur le site Café Philo Sophia. Loulou y a retenu les grandes idées et surtout a vu qu'au fil des années, le beau a été défini de manières différentes et qu'une partie relevait d'une reconnaissance commune même si une autre était purement subjective. Il a donc eu envie de transcrire ses découvertes dans son dessin comme au travers d'une sorte de frise tout en gardant sa vision personnel du beau.

Il a ensuite réfléchi à la composition de son dessin et lorsque je lui ai demandé si les trois parties qu'il avait choisies étaient aussi importantes les unes des autres, il s'est rendu compte qu'il fallait qu'il leur accord un espace de dessin spécifique, il a donc fait quelques calculs de mathématiques. Il a souhaité garder la moitié de la hauteur de son dessin sur la partie haute pour son message principal et un tiers de la moitié du bas pour le début de son message. Il a donc dû mesurer sa feuille et faire des calculs dans un tableau. Par la suite, il a dû faire d'autres mesures afin de remplir certaines surfaces de son dessin avec des collages. Il s'est donc servi de notions de mathématiques avec des "apprentissages spiralés" comme nous l'a conseillé un des inspecteurs lors de notre dernier contrôle niveau 6e.

Lors de la lecture des notes de la conférence, il a vu qu'en tout premier lieu, le beau était associé dans le classisme à la vérité. Une vision totalement réfutée par la suite au fil des siècles. Pour lui, la vérité ne peut être représentée que par la sciences exacte des choses que l'on peut prouver. Il a décidé de présenter ce message du beau comme vérité à travers un dessin tourné autour de la science. Pour cela il a cherché ce que l'Homme pouvait fabriquer avec les éléments chimiques du tableau de son livre de sciences. Cela lui a permis de spiraler ses apprentissages avec un peu de sciences.

Souhaitant faire son opposition beau/laid, il a choisi de scinder son dessin dans la diagonale. La partie droite des deux parties basses représente donc la beauté et la partie gauche la laideur. Ainsi, dans la science il y a du beau car on peut soigner les gens avec des médicaments, fabriquer des énergies propres etc. Il y a également du laid dans la sciences car l'Homme s'en sert aussi pour faire le mal et pour polluer la planète. Il a préparé un brouillon pour pouvoir choisir ses dégradés de crayons de papier et ne laisser aucune trace de gommage. Il a utilisé la table lumineuse pour son dessin final.

Le message du beau commence réellement à partir de la partie du milieu qui correspond à la beauté naturelle dont de nombreux philosophes ont tenté de la définir. Pour cette partie, Loulou s'est retrouvé en difficultés car avec son besoin de perfectionnisme et ses difficultés graphiques, aucun de ses dessins n'étaient assez parfaits à son goût pour montre la beauté de la nature que seule une photographie pourrait montrer. Le collage étant permis dans le règlement du concours, j'ai proposé à Loulou de se rendre sur une banque d'images gratuites libres de droits et de trouver celles qu'il souhaitait.

A travers cette activité, Loulou a pu solliciter de nouvelles compétences de son cycle sur l'informatique ainsi qu'en mathématiques encore une fois car il a dû mettre à l'échelle souhaitée toutes ses photos sur le traitement de texte avant de les imprimer et de les coller. 

Il a organisé tout son collage et vérifié que tout était parfaitement à la bonne taille et au bon endroit avant de tout coller dans un ordre précis. Encore une fois, cette activité a sollicité de nouvelles compétences du cycle.

Tout comme pour la partie basse, il a voulu opposé la beauté et la laideur et montrer que si la nature est principalement belle, l'Homme encore une fois peut aussi la rendre laide et la détruire de part ses actions. Pour réaliser cette partie du dessin, il a fait des recherches Internet notamment sur la pollution, les énergies vertes et a souhaité rendre la liberté aux souris de laboratoire et faire un clin d'œil à l'un de ses peintres préférés en l'imaginant peindre une de ses toiles mondialement connues. L'arc-en-ciel a également pris toutes ses couleurs puisqu'il fait partie intégrale de la Nature. Il a trouvé deux oies dont l'une avait un masque contre les produits toxiques et a souhaité les découper et les coller pour donner du sens à son dessin en montrant les deux faces de la Nature et leur impacte sur les animaux.

Pour la dernière partie, la plus haute de son dessin, il a choisi de montrer le dernier débat des philosophes qu'il a retenu, sans doute le plus complexe puisque chacun s'entend pour dire qu'il y a encore plus beau que la beauté naturelle mais aucun ne définit communément la beauté artistique.

Nous avons pu aborder des mots tels que: objectivité, subjectivité, sens commun, signifiant, signifié ou encore dépassement de soi. Nous avons même découvert au travers une citation de Victor Hugo que l'Art visuel était à part des autres arts comme la littérature dans le sens où les mots (signifiant) et leurs sens (signifié) peuvent se différencier alors que dans l'Art visuel ils ne peuvent se séparer, l'un portant l'autre. C'est donc dans cette esprit que Loulou a voulu montrer au travers de cette dernière partie qu'il y avait du beau dans les neufs arts et que parfois même si certains pouvaient aussi montrer du laid comme l'histoire tragique de Roméo et Juliette au théâtre ou celle du Titanic au cinéma, il pouvait aussi y avoir une étincelle de beauté et qu'il y aura toujours du beau dans le monde. 

Il n'y a donc plus de véritable arc-en-ciel dans cette dernière partie puisqu'on on peut y trouver de nuances de beauté et sans doute quelque part les espérances d'un enfant de presque douze ans qui au travers de son dessin souhaite nous partager des messages de sens commun mais aussi plus personnels comme l'ont fait les artistes de tout temps.

Ce concours de dessin aura été une formidable découverte. Il attend bien évidemment les résultats du concours en juin mais il a surtout gardé le souvenir d'un grand plaisir à le faire et a par la même occasion travaillé des compétences de son cycle qu'il pourra expliquer lors de son prochain contrôle ief. Nous avons découvert un autre concours de dessin avant le 16 avril cette fois-ci, organisé par France Québec. Il est donc en train de faire des recherches sur Thomas PESQUET et Farah ALIBAY pour réaliser son dessin. ce sera un partie de son travail la semaine prochaine. Il a choisi cette fois-ci de le faire aux feutres alcool. Ce sera donc un futur projet artistique.

 Les livres ont toujours eu une place très importante à la maison mais ils ont pris encore plus d'ampleur avec l'arrivée de Loulou. Nous avons toujours aimé partager des lectures avec lui, même si tout petit il était beaucoup intéressé par les livres dits encyclopédiques et documentaires que les histoires et contes de fées pour enfants. Ce n'est que vers ses six ans qu'il a commencé à s'y intéresser et à avoir envie d'écrire lui-même ses histoires avec l'arrivée de l'abstraction. Il n'a depuis cessé de vouloir devenir un vrai auteur. Il a commencé pas recopier les trames de ses albums jeunesse préférés puis a décidé d'écrire son propre roman fantastique peuplé d'animaux depuis un peu plus de deux ans. Il a pu échanger avec de vrais auteurs notamment Clément BATTISTA qui lui a offert le second tome de son livre récemment après que Loulou lui ait écrit (article ici).

        Le roman de Loulou avançant, j'ai souhaité me renseigner l'été dernier sur la possibilité de se faire éditer en tant qu'auteur mineur et découvrir les modalités afférentes. J'ai rencontré une personne charmante sur un groupe Facebook d'auteurs qui m'a apporté des conseils et a proposé à Loulou de lui offrir la possibilité de publier son livre. Grâce à sa plate-forme Internet "La Cité des Mots", elle lui a permis de rendre réel un projet qui lui tenait à cœur et de réaliser une partie d'un grand rêve.

         On dit souvent que le unschooling est source de richesses incroyables car il nous emmène là où on ne le pensait pas. Ce que j'aime le plus dans le unschooling c'est qu'il n'y a aucune limite. L'enfant n'est pas contraint de rester dans un cadre prédéfini par son âge, son niveau, son cycle, il est libre. Cette liberté permet de rêver et de croire en des choses qui ne sont pas forcément réalisables ou imaginables si l'on s'oblige à suivre un programme, un niveau ou un cycle d'apprentissages prédéfinis par manque de temps mais surtout par des limites qu'on se fixe sans s'en rendre compte parfois.

        Il y a très longtemps que nous voguons hors cadre en mathématiques et que Loulou fait des découvertes qui ne sont pas forcément de son cycle ni d'aucun autre car le quotidien nous emmène parfois vers de belles surprises qui ne font pas du tout partie du socle commun des connaissances et compétences à acquérir aux 16 ans de l'enfant selon la loi. En français, c'est souvent le cas dans nos choix de lectures qui vont nous amener à découvrir des époques historiques différentes des programmes scolaires par exemple. Nos choix d'auteurs ne sont pas forcément référencés sur des listes préétablies et estampées Education Nationale car nous nous intéressons de plus en plus à l'autoédition même si Loulou adore également découvrir de grands classiques. C'est pareil pour les sciences, la technologie et la botanique. Nous abordons également d'autres thématiques sur la vie en générale comme ce fut le cas avec les deux romans de Clément BATTISTA sur la vieillesse et la mort ou encore avec les trois livres de Jim STOVALL sur les dons de la vie. 

       Avec "La Cité des Mots", nous sommes donc encore une fois sortis des chemins classiques de l'écriture scolaire tout comme nous l'avions fait lorsque Loulou avait écrit à Clément BATTISTA et aux résidents auteurs d'un petit livre de souvenirs qui accompagnait le roman. Loulou n'a pas écrit pour une rédaction sur un sujet proposé voir imposé, il a écrit pour son plaisir sur un sujet qu'il a choisi pour réaliser un projet qui avait du sens pour lui tout comme il avait eu envie de partager ses propres souvenirs aux résidents.

       Nous savions que six mois ne seraient pas assez longs pour qu'il finisse son roman car comme nous l'avaient expliqué des écrivains sur le groupe, l'auteur a souvent besoin de mettre son projet en pause afin d'y revenir avec de nouvelles idées et trouver un autre regard sur ses écrits. Loulou a donc décidé de reprendre un projet d'écriture de l'an dernier et de l'adapter en roman. Il avait sa base de textes et a du chercher comment les insérer dans une histoire afin de donner du sens à l'ensemble et de rédiger une vraie histoire. Il s'était notamment inspiré des exercices de styles de Raymond QUENEAU, une lecture qu'il avait beaucoup aimée lorsqu'il avait huit ans. Il y avait découvert un même texte raconté différemment avec des temps de conjugaisons différents, des récits écourtés ou rallongés, sous différentes formes etc.  Ses essais de textes ont été réalisés l'an dernier dans un objectif de jeux de mots, il a donc du les retravailler plusieurs fois pour devenir cohérents entre eux, ce fut très riche en apprentissages et en réflexions. Comme ses textes de départ traitaient de la nature et des mois de l'année, il a organisé toute son histoire autour de chacun des mois de l'année.

        Durant six mois, il a réécrit son projet, fait de nouvelles recherches, s'est intéressé au domaine légal de l'édition, des obligations qu'il avait en tant qu'auteur (droits d'auteurs sur les citations, droit à l'image etc). Nous avons été conseillés plusieurs fois par la fondatrice de la plate-forme Catherine ZOUNGRANA qui a toujours été très à l'écoute et encourageante. 

        Il s'est aussi intéressé au lecteur et à sa façon d'aborder son livre et a décidé de lui accorder une place particulière en lui offrant un espace d'écriture dans son livre pour chaque chapitre. Ainsi, à la fin du livre, le lecteur aura découvert deux versions d'une histoire (version humaine et version féline) et pourra lui aussi écrire ses propres versions de l'histoire comme s'il était lui-même l'auteur du livre en remplaçant une partie des dialogues entre les deux personnages principaux de l'histoire dans un chapitre annexe.

        Le bilan de cette expérience est plus que positif et nous encourageons petits et grands à tenter l'expérience. La plate-forme donne de nombreux conseils et propose des vidéos très courtes pour découvrir son fonctionnement. L'utilisation du logiciel est très facile. On peut même y insérer des photos et réaliser des dessins. Il est aussi possible de faire des BD plutôt qu'un roman et dicter avec un micro ses chapitres ou les copier. Loulou a choisi sa page de garde et a même fait un marque-page en cadeau pour ses lecteurs.

        Au début Loulou a souhaité écrire directement sur le logiciel de la plateforme, une sorte de mini traitement de texte avec quelques polices d'écritures et quelques boutons pour organiser le texte. Il y a moins de fonctions que sur un traitement de texte normal ce qui permet à l'enfant d'être plus autonome et moins perdu. Les textes peuvent être écrits en couleurs, Loulou a adoré choisir ses titres de chapitres selon son code couleur des saisons et des mois comme dans la pédagogie Steiner. L'accès pour un enfant y est très facile, Loulou n'a pas rencontré de problèmes spécifiques. Il écrivait parfois seul, parfois avec moi. Nous n'avons pas utilisé le micro mais Loulou a un dictaphone pour les idées de son roman.

        Lorsqu'il est arrivé presque à la fin de son livre, il a rencontré deux difficultés et a du s'adapter. La plate-forme n'est pas dotée d'un correcteur d'orthographe, nous avons donc du copier le texte et le coller dans un traitement de texte de notre ordinateur afin de faire les corrections d'orthographe et de grammaire. Nous nous sommes rendus compte qu'il aurait été plus aisé de faire l'inverse pour gagner du temps mais Loulou a aussi appris à se débrouiller autrement et à travailler sur deux logiciels en même temps ce qui lui a permis de développer d'autres capacités et d'acquérir de nouvelles connaissances et compétences. La seconde difficulté s'est résolue via la première car le logiciel de la plate-forme ne donne pas la quantité de pages par chapitre. Loulou ne savait donc pas quel volume de pages représentait son livre et s'il rentrait dans les conditions générales de vente du site. Nous avons dû faire des recherches sur le format broché et paginer notre traitement de texte pour évaluer approximativement les pages du futur livre. Il s'est avéré que Loulou est trop bavard, il dépassait les trois cents pages avec son projet et comme il était proche de la fin de la durée de la licence, nous avons fait le choix de scinder son livre en deux tomes et de reconduire l'expérience pour six mois pour son plus grand bonheur. Cela nous a permis de nous concentrer sur la relecture de son livre et sa correction et de faire une pause pour la rédaction de la fin du livre. Il pourra ainsi réfléchir aux derniers mois de l'année et recueillir les avis de sa famille et de ses amis qui auront lu son livre. Nous l'avons lu ensemble six ou sept fois et nous avons été surpris des erreurs et des répétitions. Le cerveau s'adapte très facilement afin d'en faciliter la lecture, il omet certaines fautes de frappe par exemple. Nous avons donc appris ensemble à relire ses textes en nous intéressant à chaque fois à des aspects différents tels que la ponctuation, la grammaire, l'orthographe, les répétitions etc. Cela nous a permis de mieux comprendre ce qu'était un bêta-lecteur et le métier de correcteur. Nous avons aussi découvert que le correcteur de notre traitement de texte était souvent loin de retrouver toutes les fautes et coquilles des textes ce qui nous a permis de parler de l'intelligence artificielle et de l'intelligence humaine ainsi que de l'importance de la fatigue et de la concentration.

       Ses deux ouvrages ne seront pas édités en nombreux exemplaires ni déclarés pour une vente commerciale. Cela ne fait pas partie des compétences de la plate-forme qui est un accompagnement à l'écriture et à l'impression de l'ouvrage. Si Loulou voulait vendre son ouvrage, nous aurions dû demander un numéro ISBN et faire des démarches auprès de la Bibliothèque Nationale de France. L'objectif premier était surtout de s'essayer à l'écriture et de publier son vrai roman encore en cours plus tard lorsqu'il serait réellement au goût de Loulou. Il lui faudra sûrement encore un ou deux ans pour le terminer car plus les années passent plus il enrichit son texte et son histoire de détails et plus il imagine de suites. Ces deux tomes seront donc des "entrainements" d'écriture qui lui permettront d'avancer et apporteront du sens à son projet final. 

            En tant que maman ief, je ne peux que vous conseiller de tenter l'expérience vous aussi avec vos enfants. Même si comme nous, vous ne réaliserez au final qu'un ouvrage imprimé (sans passer par la phase finale de démarche de commercialisation), vous pourrez en commander et en offrir à la famille, aux amis, aux copains et surtout cette expérience apportera confiance et estime de soi à votre enfant.

         Publier un livre paraît impossible et pourtant de nos jours, de plus en plus d'auteurs comme Clément BATTISTA choisissent l'autoédition et réalisent leurs rêves. Même si Loulou souhaite un jour envoyer son manuscrit à une maison d'édition, il pourra toujours s'autoéditer et apprendre plein d'autres choses comme faire sa propre publicité, prospecter des librairies ou réaliser un site Internet pour vendre directement son livre.

           Chaque année, lors de l'inspection, nous avons cette petite phrase qui ressort "Mais il faut bien définir des limites, la vie adulte n'est faite que de limites et de règles!". Pour ma part, il n'y a pas de limites aux rêves d'enfants, ce sont les enfants devenus adultes qui se les fixent eux-mêmes, influencés durant toute leur jeunesse par les adultes et la société qui fixe des normes partout. Cela n'a rien à voir avec les lois qui doivent être respectées et le cadre de vie qui doit avoir des limites naturelles afin de respecter autrui et de prendre soin de soi, ces limites et règles sont avant tout éducatives et non instructives. En tant qu'ancienne famille d'accueil, j'ai toujours du mal avec l'"Education" Nationale car pour moi la différence est de taille entre l'éducation et l'instruction. Mon rôle de maman est d'éduquer mon fils et en plus j'ai choisi de l'instruire et cette instruction n'a aucune limite dans son ouverture aux connaissances et compétences que mon fils peut acquérir, d'ailleurs dans mon dossier pédagogique je reprends souvent un exemple pour expliquer notre vision de l'instruction.

          Je considère que mon enfant est toujours "en cours d'acquisition" de toutes les connaissances tout comme son père et moi le sommes encore à notre âge. Lorsque je travaillais dans l'animation auprès des personnes âgées, une dame me disait toujours "Je voudrais mourir le soir car tous les jours on apprend quelque chose de nouveau même à notre âge.". Lorsque mon fils avait trois ans et que nous commencions l'aventure de l'ief, je téléchargeais les documents des blogs d'instits et j'étais contente de me dire, il connait toutes ses couleurs, il savait même ce qu'était le turquoise, le vert anis etc. Je pensais donc que c'était acquis et qu'il répondait aux attendus de la loi même si nous n'étions pas encore inspectés à cette époque. Lorsque nous nous sommes éloignés de l'instruction purement formelle, j'ai même remis en question ses acquis sur les couleurs alors qu'il avait huit ans ! Plus nous nous promenions dans les musées, plus nous faisions de MOOC d'Art ou lisions des livres, plus nous nous rendions compte qu'il existe en fait des centaines de couleurs rien que dans l'Art et selon les époques. Un petit tour en magasin pour repeindre les murs du couloir et nous nous sommes aperçus qu'il y avait rien que cinq blancs différents! Au final, ni lui ni moi ne connaissons vraiment nos couleurs... L'école et les apprentissages c'est toute la vie...

         Loulou ne connaît pas toutes ses couleurs et cela ne sert à rien de chercher à toutes les apprendre, en revanche il sait qu'il en existe plusieurs sortes selon l'usage que l'on souhaite en faire dans la vie pour le quotidien, pour une passion ou un métier. Je ne vois donc pas l'intérêt de limiter des connaissances à une quantité "acceptable" en qualifiant d'"acquis" un minimum de connaissances ajoutées les unes aux autres sans chercher à comprendre les choses dans leur ensemble. L'instruction c'est donner les clés de la réflexion et permettre à l'enfant de ne jamais se contenter de ce qu'il croit connaître et de toujours rester ouvert à l'ensemble de ce qui existe autour de ce qu'il a déjà découvert. Participer à cet atelier d'écriture lui a permis de s'ouvrir à de nombreux domaines sans rester contraint et limité à la simple feuille blanche et l'utilisation d'un stylo. Lorsque Loulou explique à ses copains plus âgés qu'il a utilisé Pythagore pour faire ses plans de jardin et de bricolage, il a généralement une réponse d'étonnement "Mais ça sert à ça Pythagore?". Sans réflexion autour de la découverte d'une connaissance, il n'y a pas de sens à cette découverte, on l'utilise d'une seule façon, celle qu'on nous a transmise et ce toujours dans le même contexte. En restant ouvert on établit des liens et des connexions avec d'autres connaissances existantes et la découverte y trouve tout son sens.

         Peut-être que Loulou n'ira pas jusqu'au bout de son projet de roman fantastique, peut-être qu'il le mettra en pause durant plusieurs mois voire des années? L'objectif final de ce projet n'est pas le résultat lui-même, tout comme il n'y a pas d'attentes de résultats lors des contrôles et que nous ne souhaitons pas nous référer aux attendus de fin de cycle mais bien aux compétences à travailler dans le cycle pour discuter avec les inspecteurs. Ce qui compte pour nous, ses parents c'est qu'il développe des compétences et qu'il découvre ce qu'il aime ou non et le rend heureux ou pas. S'il décide de continuer ses rêves, il fera peut-être partie de ces artistes qui ne peuvent vivre financièrement de leur art mais il pourra peut-être aussi se servir de ses compétences pour travailler dans le domaine de sa passion tout comme le fait la fondatrice de cette sympathique plate-forme. Au cours de cette expérience, il aurait aussi pu s'apercevoir qu'écrire un livre comme les vrais auteurs ne lui plaisait pas vraiment et qu'il pouvait rayer ce métier de sa liste ou le mettre en troisième position après "goûteur au Meilleur Pâtissier" et "Gérant d'un café des chats", juste avant "Architecte Utopiste qui construit des maisons dans des arbres", ce sera peut-être le thème d'un prochain article dans ce blog dans quelques années !

         Il existe aujourd'hui une multitude de nouveaux métiers parfois étonnants qui ne s'apprennent pas à l'école et dont il n'y a pas forcément de filières et diplômes scolaires. Pourtant, nombreuses sont les personnes qui ont choisi d'en faire leur métier et d'en vivre. A la base, il y a toujours une passion. Il existe des enfants qui ont une scolarité atypique, ils sont plus nombreux qu'on ne le pense. Certains sont itinérants avec leurs parents, d'autres rencontrent un handicap ou une maladie qui nécessite un accompagnement différent. D'autres vont faire du sport de haut niveau ou de la musique en conservatoire ou encore des métiers comme acteurs et vont aussi avoir besoin d'aménagements scolaires mais il y a aussi de nombreux loulous sans conditions de vie particulières qui dévorent simplement la vie avec un tout autre regard et qui sont beaucoup plus heureux en apprenant autrement, à leur rythme et selon leurs capacités et envies. Malheureusement la nouvelle loi sur l'ief ne leur reconnaît pas cette petite étincelle de vie atypique et souhaite drastiquement remettre ces enfants sur les bancs de l'école à tout prix. L'avenir de Loulou, tout comme celui de nombreux autres enfants est donc "en attente d'autorisation" et réduite à un formulaire Cerfa tout simplement parce que depuis tout temps la différence n'est pas la norme car elle fait peur. Tout comme de nombreuses mamans, je vais devoir mettre mes casquettes de maman louve, maman lionne et maman ourse pour protéger mon petit et le laisser rêver le plus longtemps possible en ces temps incertains et difficiles.

          Bien souvent, l'une des premières questions que l'on nous pose lorsqu'on dit que Loulou est en ief et en unschooling c'est "Combien de temps travaille-t-il par jour?". C'est toujours très difficile de répondre à cette question car le temps n'a pas la même valeur à nos yeux et le mot travail non plus. Loulou a passé plusieurs heures par jour à écrire son roman et à le relire avec moi. Parfois il n'écrivait rien pendant une semaine car nous profitions du beaux temps pour aller au jardin. Au final, s'il devait répondre à cette question, il est fort probable qu'il dirait à la personne qu'il ne fait pas d'heures d'école mais qu'il travaille au jardin car il utilise des outils, je précise qu'il n'est pas exploité et qu'il participe avec plaisir à sa hauteur d'enfant selon ses compétences et son rythme lol ! De juin à septembre, nous allons quasiment tous les jours au jardin et nous profitons de voir notre travail fructifier. Il troque ses outils contre ses lectures du moment, des cahiers d'activités d'histoire-géographie, de sciences ou de technologie, des livres-jeux de français ou de maths mais là encore il ne dirait pas qu'il fait de l'école mais qu'il s'amuse au jardin avec des jeux. Avoir des cahiers d'activités parfois scolaires, parfois réalisés pour les adultes, le met en face de consignes tout comme le fait un jeu de société. S'il n'a pas toutes les informations nécessaires, il fait de lui-même une recherche tout comme il le fait pour des activités de bricolage pour le jardin par exemple mais il va choisir "l'exercice" qu'il veut et ne va pas forcément remplir toute la fiche thématique tout simplement car il y a des choses qu'il sait déjà ou qui ne l'intéressent pas encore ou pas du tout, parfois il s'en rappelle et y revient bien plus tard. En mathématiques, nous avons trouvé les cahiers Sésamaths de la 6e à la 3e pour avoir de quoi se promener dans les découvertes mais même en ayant un éventail large il nous arrive souvent de devoir chercher ailleurs tout simplement parce que dans un livre ou un épisode d'une série TV, il aura entendu parler d'un théorème de géométrie par exemple qui n'est pas aux programmes de collège. A chaque fois, l'objectif n'est pas de tout savoir ou de tout comprendre ou de pouvoir tout reproduire mais simplement de découvrir, de voir que ça existe, d'en comprendre les informations principales, le but recherché, tout comme nous l'avons fait avec "La Cité des Mots". Ce premier livre n'est sans doute pas parfait et ne serait pas édité par une maison d'édition, il aurait sûrement besoin d'être retravaillé et corrigé car nous ne sommes pas des professionnels de français mais Loulou a pu en capter l'essence et prendre plaisir à cette découverte. Il pourra un jour futur faire appel à ces nouvelles connaissances et compétences pour un autre projet.

         Nous n'avons pas de vacances scolaires car l'école de la vie c'est tous les jours et même le week-end. Parfois il écrivait son livre le samedi ou le dimanche, nous l'avons même publié un vendredi soir à 23h. A aucun moment il a eu l'impression de faire un devoir d'école et pourtant il a appris des choses et en a développé des compétences tout comme ses copains scolarisés à la différence qu'il connait quasiment chacune des phrases des 175 pages de son livre et qu'il s'en rappellera sûrement encore longtemps car il l'a écrit avec envie et cela avait du sens pour lui. Il a donc fait de nombreux progrès en orthographe, grammaire et syntaxe mais il a apprit énormément plus. Quant à moi, ce livre me servira de base pour répertorier une grande partie des compétences à travailler du cycle en cours pour notre prochain contrôle. A force de le lire et de le relire avec Loulou, je me suis aperçue qu'il avait fait appel à diverses connaissances, lectures, compétences, visites culturelles que je vais donc lister. Lors de notre contrôle ief en décembre dernier, le premier niveau collège, nous avons eu une grande conversation autour du unschooling. A aucun moment il ne nous a été reproché de laisser Loulou apprendre à sa manière et hors programme mais les inquiétudes se situaient plus vers la réutilisation des connaissances et compétences et surtout sur l'évaluation de celles-ci. J'ai pu facilement démontrer la réutilisation des connaissances et compétences notamment avec tous les projets bricolage au jardin en terme de mathématiques mais comme nous ne souhaitons pas évaluer notre enfant, il m'a été plus difficile d'argumenter sur cet aspect. En le laissant réaliser ce projet grâce à "La Cité des Mots", je me suis aperçue que ce projet pouvait être vu comme une évaluation même s'il n'est pas noté et jugé de manière scolaire mais par ses pairs. Une évaluation permet de se rendre compte des capacités et connaissances de l'enfant à répondre à des questions, réaliser un écrit ou une activité. La lecture du livre de Loulou par ses amis et sa famille et les retours chaleureux et encourageants de la fondatrice de la plate-forme qui lui a même offert trois exemplaires de son livre en cadeau pour encourager sa plume et le féliciter sont autant de "notes positives" qui peuvent être apparentées à une évaluation selon moi. Dans la même optique, Loulou participera ce mois-ci à un concours de dessin et le mois prochain au "Défi Molière" qui lui permettront de montrer à nouveau ses connaissances et compétences en art et en littérature et qui me donneront l'occasion de lister celles-ci pour le futur contrôle. Il aura quant à lui de nouveaux retours d'inconnus et de la famille sur ses projets qui apporteront d'autres "notes". Nous terminons actuellement la lecture du second tome de Clément BATTISTA ainsi que le nouveau petit recueil de souvenirs. Loulou a adoré retrouver les souvenirs de résidents qu'il avait découvert dans le premier tome et il est tout content de voir que d'autres résidents se sont ajoutés. Il souhaite à nouveau leur écrire car leurs témoignages d'antan mais aussi actuels l'ont beaucoup ému. Il aura donc une autre occasion de solliciter ses connaissances et compétences et il ne fait nul doute qu'il aura aussi des retours de ses courriers. 

       Loulou et moi nous vous encourageons donc de tout notre coeur à OSER REVER et sortir des limites !!! Tout ne sera pas forcément un succès mais il y aura toujours du positif, des nouvelles connaissances ou compétences et très certainement beaucoup de richesse humaine, de la confiance en soi et de l'estime de soi ! Maintenant que vous avez découvert notre recette, il vous suffit de trouver vos ingrédients dans vos rêves ! On vous souhaite autant de bonheur à réaliser vos projets en famille que nous en avons eu ces derniers moi avec "La Cité des Mots". Et si vous lisez ces derniers mots vous aurez compris pourquoi Loulou n'a pas pu écrire son histoire en un seul tome et qu'il aura encore beaucoup à écrire dans les six prochains mois!

Il existe des livres qui nous marquent plus que d’autres. La plupart du temps, ce ne sont pas forcément des romans très connus faisant partie des étalages publicitaires des grandes librairies. Ce sont pourtant ceux-ci qui nous font le plus réfléchir sur la vie et qu’on a envie de relire plusieurs fois dans sa vie et de garder précieusement dans sa bibliothèque. Après « Le chat qui voulait être un lion » de Anouk POULIN et « Le don ultime » de Jim STOVAL, Loulou s’est pris d’affection pour l’histoire de Jean et Marie dans le livre « Maux d’alité » auto-édité par Clément BATTISTA. C’est tout à fait par hasard que nous avons découvert cet auteur sur Facebook qui faisait la promotion de son roman.

Depuis le premier confinement, comme beaucoup de monde, notre vie a quelque peu été chamboulée et notre façon d’aborder l’ief également. Privés de nos nombreuses activités, nous avons eu beaucoup plus de temps pour lire ce qui a donné l’envie à Loulou de commencer l’écriture de son premier roman jeunesse. Malheureusement plus de temps à la maison voulait également dire moins de temps avec notre famille et nos amis. Ce fut l’occasion de maintenir les liens de nouvelles manières. Privés de contacts physiques, nous avons développé les discussions Internet via les visioconférences avec la famille ou les amis et nous aussi créé de nouveaux liens.

Tout a commencé avec la découverte d’un livre d'une auteure très connue dont j'avais entendu parler sur un groupe de lecture et souhaitais découvrir : « Chère Mamie » de Virginie GRIMALDI. Une lecture solitaire qui a fini par devenir partagée avec la curiosité de Loulou. Inspiré par l'humour du livre qu'il recherche beaucoup dans ses lectures personnelles notamment dans les ouvrages du styles "Journal intime d'un chat en manque de croquettes" de FLORIAN ou encore "Moi Edgard, chat acariâtre" de Susie JOUFFA et Frédérique POUHIER, il a eu envie à son tour d’écrire des lettres humoristiques. Après réflexion, il a choisi d’écrire à des résidents d’un ehpad que nous rencontrions souvent lors de nos répétions de quadrille et de petits spectacles musicaux déguisés auxquels nous participions avec l’association pour égayer les résidents et leur famille. Grâce à Internet, Loulou a pu envoyer ses lettres à l’animatrice. Imprimées en format A3 et plastifiées, elles ont pu passer de chambres en chambres pour égayer un peu le quotidien des résidents confinés dans leur chambre pour leur plus grand plaisir.

Lors de la seconde période de confinement, nous n’avions toujours pas repris nos activités ni pu rendre visite aux résidents. Les cartes postales de Virginie GRIMALDI de « Chère mamie au pays du confinement » dont le livre est sorti la veille du second confinement nous ont aussi accompagnées dans cette nouvelle période difficile, comme un nouveau rituel qui s'est imposé naturellement. Loulou a donc souhaité réécrire aux résidents de l'ehpad. Pour varier, il a choisi de leur préparer un calendrier de l’Avent spécial chat dans l’attente de la nouvelle année, décembre approchant à grands pas. Il a partagé ses citations, expressions, proverbes et extraits de livres préférés sur sa passion des chats dans l’espoir de rendre cette période un peu plus gaie pour les résidents dont l’établissement avait été beaucoup plus touché par le Covid-19 que lors du premier confinement où il s’était confiné bien avant les autres. 

Peu avant l'annonce du troisième confinement, j'ai fait la découverte du roman de Clément BATTISTA qui est donc venue s’ajouter à ce qui était devenu pour nous une sorte de petit rituel : un confinement, une lecture marquante, une envie de partager autrement.

Tout comme les ouvrages de Virginie GRIMALDI, « Maux d’alité » fut une bouffée d’oxygène dans un contexte toujours  angoissant même s'il était moins liberticide que le premier, nous étions toujours coupé de notre famille et nos amis. Ces trois livres nous ont permis d’aborder la vie de famille, l'amour, la vieillesse et la maladie de manière réelle mais sous une note humoristique découvrant ainsi les vraies valeurs partagées par les deux auteurs. L’un comme l’autre, auteure connue des grandes librairies et auteur auto-édité moins médiatisé, a su exprimer au travers le quotidien de leurs personnages l’angoisse de situations stressantes tout en délivrant des messages positifs sur la vie.

Si Virginie GRIMALDI a su partager avec brio le quotidien d’une famille lambda avec toutes ses difficultés à appréhender les petits tracas de la vie même durant des périodes très angoissantes comme le premier confinement, Clément BATTISTA nous a transporté dans le quotidien de Jean et Marie, un couple où tous deux, âgées de 80 ans, nous emmènent à la découverte de la vieillesse et de ses maux mais aussi de toute sa grande richesse de vie amassée au cours du temps qui passe avec toutes les réflexions qui nous amènent nous lecteurs, à repenser notre vision de ce miroir qui nous attend nous aussi d’ici quelques années.

Même si ces livres ont été tous les trois écrits pour un public adultes, je les ai trouvé parfaitement accessibles à un public plus jeune (8 à 10 ans selon la maturité et la sensibilité), permettant de mettre des mots sur des maux qui nous entourent avec une touche de légèreté tout en restant conscients d’une réalité existante.

Même privés de contacts physiques, nous pouvons toujours d’une manière ou d’une autre partager le quotidien d’autres personnes et faire évoluer notre regard sur autrui.

Lorsque j’ai contacté Clément BATTISTA pour lui demander des détails sur son roman afin de vérifier s'il était accessible à Loulou, j’ai appris que celui-ci était accompagné d’un marque-page et surtout d’un petit livret comportant des souvenirs et récits de personnes âgées qu’il côtoyait en travaillant à l'ehpad. Animatrice en gérontologie de profession, nous avons échangé sur l’importance de ce partage intergénérationnel et Loulou fut très heureux de recevoir quelques petits mots à son attention de la part de quelques uns des résidents pour le féliciter de ses petites actions et l’encourager dans ses démarches d’écriture.

Ce troisième confinement nous aura fait découvrir un troisième livre qui nous aura marqué au point de vouloir transmettre encore une fois une partie de nous à des inconnus même si les contacts physiques ne peuvent être possibles. Loulou a décidé de transmettre à l’auteur ses impressions après avoir lu son roman mais aussi ses idées pour un éventuel second tome en les classant de la plus belle fin à la pire. Il a aussi souhaité écrire une lettre à chacune des personnes âgées qui lui ont écrit un petit mot d’encouragement. Il a personnalisé chaque courrier en se référant au souvenir partagé qui parfois faisait rebond avec ses propres souvenirs et leur a adressé une copie de son calendrier en espérant qu’elles auraient autant de plaisir à lire son calendrier qu’il a eu à lire leur livret.

Ce qui m'a plu dans ce livre c'est que nous nous sommes très vite attachés aux personnages et qu'on vit leur vie au travers de leurs pensées. Pour les plus jeunes, on est libre ou non d'expliquer dans la gravité les situations burlesques rencontrées, ce qui laisse libre cours à l'imagination tout en se confrontant à des situations réelles. L'humour apportée dans ce roman permet selon l'âge du public d'interpréter à intensités différentes la gravité des maux de la vieillesse. L'innocence du regard d'un enfant lecteur sur un sujet aussi difficile que la vieillesse et la fin de vie, permet d'appréhender les situations vécues selon sa maturité ce qui en fait une lecture familiale partagée toute aussi riche et intéressante. La plume humoristique de l'auteur ajoute un peu de gaieté sans pour autant dévier sur de quelconques pensées moqueuses déplacées. La réalité présente reste tel un fil rouge tout au long du roman même si de petites situations spécifiques apportent une note de légèreté qui permet ainsi de découvrir la vie de Jean et Marie sans en supporter le poids réel des maux rencontrés. J'ai trouvé que l'auteur avait bien réfléchi à la finalité de son roman et permis à tout type de lecteur de bien vivre la fin de l'histoire de Jean et Marie selon ses envies. Elle est parfaitement adaptée aux plus jeunes et aux plus sensibles même si elle n'enlève pas le caractère réel de l'histoire avec certains passages un peu plus tristes nécessitant au parent de mettre des mots sur les maux vécus comme dans toutes situations du quotidien. Nous vous invitons donc avec tout notre coeur à partager vous aussi cette lecture en solo et pourquoi pas aussi en famille si elle vous a plu et que vous pensez que vos enfants aimeraient découvrir la vie de Jean et de Marie. Il ne nous aura fallu qu'une matinée et une après-midi pour lire cette histoire tant nous étions pris dans le fil. Les petits souvenirs partagés dans le livrets sont un petit plus très apprécié qui rend ce livre encore plus réel et qui donne envie d'une suite. Pour retrouver ce livre, il vous suffit de taper le titre et le nom de l'auteur sur Internet et vous trouverez plusieurs site qui le vendent. Alors n'hésitez pas à l'jouter à votre Pile A Lire!

Dans mon article précédent, je vous présentais notre affichage des températures. Depuis cinq mois, Loulou inscrit les températures minimale et maximale de la journée sur son graphique, sur son tableau de relevés colorés et aussi dans un nouveau tableau qu'il collera par la suite comme une frise à la fin de l'année.

Pour le moment, nous rangeons tout dans un porte-revue au fur et à mesure que nous remplissons les mois. Le fait de devoir enlever une feuille du mois à chaque fois lui montre le temps qui passe et qui se rapproche de la fin de l'année. Pour une raison de praticité, nous avons vite renoncé à remplir les graphiques et tableaux sur le placard.

Fin janvier, il a voulu faire "un tableau de chiffres pour montrer la zone grise du graphique", nous avons donc réalisé un tableau tout simple où il inscrit la température minimale et maximale de chaque jour ainsi que l'écart type entre les deux c'est-à-dire la zone qu'il a voulu colorier en gris.

Ce tableau est parfait pour travailler les chiffres et nombres positifs et négatifs. Il permet de s'habituer à passer d'un côté et de l'autre du zéro. Il favorise la préparation aux équations tout en douceur, d'ailleurs en mai dernier Loulou a découvert les équations simples à une inconnue sans aucune difficulté.

Voici donc ses tableaux, graphiques et relevés de janvier à juin:

Le fait d'avoir réalisé un graphique mensuel et de colorier chaque zone de températures permet de bien voir l'évolution des températures et l'entrée progressive dans une zone ainsi que la sortie dans une autre en fonction des mois et des saisons. 

Dans le tableau des relevés colorés des températures on voit bien également la hausse des températures avec le changement des saisons.

On remarque facilement les jours "anomalie" où les températures semblent ne pas suivre la courbe, les moments de très grand froid ou les premiers pics de chaleurs...

Loulou a souhaité également relever chaque mois les températures et écarts extrêmes. Ces données feront l'objet de nouveaux graphiques et tableaux pour pouvoir en suivre l'évolution. Pour le moment il a juste attribué une couleur et les entoure dans son tableau pour les garder pour plus tard. Il a choisit de relever pour chaque mois:

- la plus petite température minimale du mois

- la plus grande température minimale du mois

- la plus petite température maximale du mois

- la plus grande température maximale du mois

- le plus petit écart de température du mois

- le plus grand écart de température du mois.

Et notre arbre prend des couleurs au fur et à mesure des jours....

Cette année, avec la location du jardin, nous nous sommes intéressés au calendrier lunaire et à la météorologie. Il nous fallait étudier les températures pour mieux comprendre le jardinage. 

En janvier nous avons commencé de relever chaque jour les températures via une application de téléphone nous donnant la température maximale et minimale de la journée ainsi que le temps qu'il fait. Nous avons tout affiché sur notre placard au couloir et nous remplissons au fur et à mesure.

Voici notre placard début janvier:

Nous avons choisi de faire un graphique pour chaque mois avec une couleur précise pour chaque mois (je me suis inspirée de la pédagogie Steiner-Waldorf pour les couleurs). 

J'en ai profité pour colorier également mon journal de bord aux nouvelles couleurs de nos futures découvertes de l'année. Vous pouvez retrouver les explication de ce journal de bord ici.

Nous avons également affiché deux tableaux pour noter les températures maximales et minimales de chaque journée sous une autre forme.

Et nous avons choisi de noter le temps météo de chaque jour sur cet arbre de la météo.

Dans chaque graphique, Loulou indique la température la plus élevée, la température la plus basse de la journée et réalise alors une courbe de températures maximales et une de températures minimales du mois. Il colorie également l'écart type entre les deux.

Nous en sommes actuellement à la moitié de l'année et je ferais donc un autre article pour vous montrer les graphiques et tableaux que nous avons réalisés depuis cinq mois.

Voici ce que ça donne pour janvier une fois rempli. Ce qui est intéressant c'est que tous les mois de l'année ne donneront pas la même chose car plus nous avancerons vers l'été plus le graphique arborera des nouvelles catégories de couleurs et d'autres disparaîtront.

Pour l'impression des graphiques aux couleurs et tailles de votre choix, il suffit de vous rendre sur le site GénérateurdefeuillesDesmoulin  et de choisir les feuilles de papier millimétré.

Le confinement chez nous a été synonyme de lecture. Plus de temps libre, plus de calme, plus de moments propices à la détente et donc plus de lectures offertes à partager. Heureusement que nous avions quelques stocks et que Noël avait été généreux en livres cette année pour nous trois car les bibliothèques étant fermées, nous aurions été très malheureux de ne pas découvrir de nouvelles histoires trépidantes.

Loulou étant passionné par les chats depuis toujours, à chaque fois que je vois un livre sur une histoire de chats je l'achète. Nous en avons de toutes sortes, de tout registre et pour tout âge. Il nous arrive d'en commencer un et de décrocher au bout de deux ou trois chapitres notamment s'ils ne sont pas destinés aux enfants mais ce n'est pas grave car il nous arrive aussi d'y revenir plus tard avec plus d'envie. 

Loulou a choisi au début du confinement que je lui lise un gros livre et s'est décidé sur "Le chapardeur des coeurs". Ce livre est destiné aux adultes et il pourrait se classer dans les romans d'amour avec une note humoristique et une petite intrigue policière.

Même si ce n'est pas un roman à l'eau de rose avec quelques scènes croustillantes, il y a quelques passages qui peuvent donner quelques détails intimes concernant la nudité et la sexualité. Personnellement j'ai toujours expliqué simplement les choses et il m'arrive parfois de remplacer un mot ou deux dans ma lecture si je pense que c'est plus simple ou s'il y a des gros mots par exemple donc cette lecture n'a pas posé de soucis particulier pour Loulou qui a eu ses dix ans lors du confinement.

Les romans pour adultes, les œuvres classiques  ou ceux pour jeunes adolescents ont toujours eu une place importante dans nos lectures offertes car cela permet de découvrir d'autres univers et d'autres styles d'écriture. Nous lisons parfois un seul chapitre et je m'arrête quelques fois fréquemment pour m'assurer que Loulou comprend l'histoire mais souvent il redemande le chapitre suivant avec grande envie et il nous est parfois arrivé de lire une centaine de pages en une seule après-midi...

Lorsque nous avons commencé ce livre, je ne savais absolument pas ce que nous en tirerions comme apprentissage en plus du simple plaisir de lire. Au final, il fut parfait pour aider Loulou dans son envie d'écrire son propre roman.

Grâce à cette histoire, nous avons pu parler des personnages. A chaque chapitre de nouveaux personnages apparaissaient si bien qu'au bout de quelques chapitres, ils étaient très nombreux et nous avons décidé de les lister pour s'y retrouver. S'en est suivie une réflexion sur la place et le rôle de chaque personnage dans l'histoire et nous avons décidé de recommencer la lecture du livre et de noter l'apparition de chaque personnage dans un tableau en rapport avec le chapitre. Nous avons aussi découvert l'importance du personnage principal, des personnages secondaires, importants ou juste figurants dans l’histoire. Ce fut vraiment très intéressant car au final des personnages se sont croisés avec des doubles identités donc nous avons beaucoup aimé. Au passage, Loulou a dû se familiariser un peu plus avec l'écriture des majuscules ce qui lui a permis de travailler une autre compétence. A chaque chapitre il prenait son tableau et écrivait l'arrivé du ou des nouveaux personnages et était tout content de les écrire. Encore un.... Encore un... Il a aussi renforcé sa capacité de concentration.

Loulou s'est ensuite aperçu qu'on pouvait faire des listes sur d'autres choses. Il a voulu lister les lieux de chaque chapitre et s'est aperçu que dans un seul chapitre il pouvait y avoir plusieurs lieux mais que certains étaient plus importants que d'autres...

Puis nous avons aussi parlé du narrateur et de sa façon de raconter l'histoire et de ce qui permettait de le dire dans le texte.

Pour finir, nous nous sommes amusés à donner un titre à chaque chapitre pour résumer ce qu'il se passait dans le chapitre. Il a fallut parfois relire des passages mais Loulou est bien arrivé à se repérer dans l'histoire il lui suffisait de lire le début des grands paragraphes pour savoir où se situait l'histoire et de quoi on parlait. Avec ses notes sur les personnages et les lieux, il eut vite fait de se rappeler et ce qui fut un jeu oral au départ de devinettes finit par devenir une nouvelle trace écrite pour le futur contrôle ief.

Au final, ce qui ne devait être qu'un livre de lecture offerte pour le plaisir de lire et de passer le temps du confinement fut un véritable apprentissage sur l'écriture même d'un livre et permit à Loulou de se poser plein de nouvelles questions quant à l'écriture de son propre roman que ce soit sur la mise en forme du texte ou sur les personnages, les lieux de son histoire et leur importance ainsi que la manière de raconter son histoire en tant que narrateur.

Maintenant que vous connaissez la quatrième de couverture et avez quelques détails croustillants sur l'histoire grâce aux traces écrites de Loulou peut-être aurez-vous aussi envie de le lire et pourquoi pas de vous attarder comme nous sur ces petits jeux d'analyse littéraire?

Si vous aimez les histoires d'amour, les vieux, les chats et l'humour ainsi qu'un peu d'intrigue policière, ce livre devrait vous plaire! Bonne lecture!

Voici plusieurs mois que je n'ai rien écrit sur le blog et pour cause, je me suis tout d'abord laissée entraînée par la cool attitude du unchooling mais par la suite, je n'étais plus très motivée à poster des articles car si aujourd'hui je passe beaucoup moins de temps à travailler sur la création de documents j'avoue avoir eu un moment de découragement face au nouveau phénomène actuel dont le but ultime est de se faire de l'argent facile sur l'ief par tous les moyens...

J'ai rencontré beaucoup de mamans merveilleuses depuis le début de notre aventure de l'ief il y a déjà 7 ans! Certaines ont même réussi à publier des livres ou vendre leurs créations de documents, un travail qui demande de nombreuses heures de dur labeur que je n'aurais su trouver personnellement et je suis heureuse pour elles et très fière quand je vois leur belle évolution au fil des années. Mon but à moi était tout autre en créant ce blog, je voulais juste partager notre vie, notre quotidien et aussi mes documents (plutôt inspiration Montessori à l'époque) pour faire gagner du temps justement à d'autres mamans car il faut bien se l'avouer si nous avions des journées de 45h nous serions toutes contentes de trouver du temps pour nous aussi...

Quand j'ai vu au fil des mois que des personnes faisaient profit de l'ief par des moyens très limites en se permettant de prendre tout simplement les fichiers qu'on partage sur nos blogs gratuitement pour les imprimer et les revendre tel un vrai commerce sans même faire une demande ou une référence au blog d'origine et sans même se déclarer légalement en usant du "bon coin" et autres ventes de particuliers, cela m'a fait un gros pincement au coeur et je n'ai plus du tout eu envie de partager notre quotidien... L'image de l'ief est devenue toute autre et j'ai eu besoin de me recentrer sur le principal, notre vie à nous... Je me suis aussi un peu déconnectée des réseaux sociaux et j'ai laissé le temps couler...

Il n'y a donc pas de réelles traces de notre année "2019/2020 niveau CM1" sur le blog et pourtant nous avons fait beaucoup de choses... Avec le recule, je me suis dit qu'il fallait quand même que je laisse quelques traces de ces derniers mois pour plus tard... Notre inspection étant passée en janvier, nous avons aussi pris quelques semaines de tranquillité qui se sont bien prolongées avec le confinement... Voici donc quelques bribes de notre année au travers de notre contrôle académique de janvier.

L'année 2019 a été riche en découvertes. On ne s'en n'aperçoit pas toujours car on vit au jour le jour et les progressions s'étalent dans le temps. Le contrôle de l'inspection a au moins une chose de positif c'est qu'il permet de faire une rétrospection annuelle de nos découvertes et activités en vue de rédiger mon projet pédagogique et rapport d'activités qui chaque année représentent un travail assez conséquent mais qui me permettent de bien préparer notre contrôle. Même s'ils ne sont en rien obligatoire et que je pense être la seule à en faire deux, c'est vraiment pour moi une tranquillité d'esprit et une sorte de "mémoire" que je serai heureuse de donner à mon fils plus tard.

En janvier, nous avons donc eu notre contrôle et j'ai dû refaire mon rapport d'activité en fonction des compétences de cycle 3, Loulou étant entré dans la première année du cycle selon son âge. (C'était vraiment la partie la moins top de toutes mais je suis tranquille encore deux ans enfin je l'espère...).

Lors de ce contrôle, j'ai souhaité laissé la place à Loulou de s'exprimer en premier. Il a donc présenté en premier lieu sa salle de jeux avant même d'installer l'inspectrice et la conseillère au salon, avec comme chaque année des nouveautés (eh oui le matériel n'est pas toujours identique aux années précédentes et c'est d'ailleurs un de mes arguments phares que je cite dans mon courrier chaque année lorsqu'on reçoit la convocation à leurs bureaux pour les faire venir à la maison...). 

Cette année, Loulou a voulu présenter 3 choses importantes à ses yeux:

- sa collection qu'il a commencé de cartes pokémon (classement par série et par rang, écriture des cartes en sa possession dans un tableau vierge pour chaque série qu'il remplit au fur et à mesure et qui lui permet d'appréhender la quantité de cartes en sa possession avec des calculs style pourcentages ou fractions...). Il a également montré comment se servir d'une encyclopédie avec son encyclopédie des pokémons et il a fait une petite présentation des cartes et de leurs particularités.

- sa maison qu'il a fabriqué lui-même pour l'arrivée de son lutin de Noël (explication des outils et méthodes de géométries et calculs qu'il a dû utiliser pour fabriquer sa maison et coller les échantillons de tapisserie pour décorer l'intérieur et l'extérieur de la maison, droites parallèles et perpendiculaires etc)

- son plateau de puzzles qu'il a réalisé avec son papa pour ranger ses puzzles en cours afin que son chat ne mange pas les pièces (calcul de la surface nécessaire pour des puzzles de 1000 pièces, réalisation avec du bois d'un plateau avec des bords et d'un couvercle, prise en compte de contraintes réelles et non de réalisation purement artistiques...). Il a aussi montré de nombreux puzzles qu'il aime beaucoup et qui ont fait leur petit effet... Ces puzzles présentent un visuel sur la boite qui n'est pas celui du puzzle lui-même. En fonction de la série le visuel de la boite représente le passé, le futur très proche ou très lointain etc... Cela demande donc une certaine réflexion pour trouver les bonnes pièces et c'est ce qui amuse Loulou.

Dans un deuxième temps, il a montré le couloir avec les étagères que nous avons réalisé en juin pour faire un coin spécial livres de bibliothèques ainsi que des étagères pour ses livres de jeux en rapport avec les maths et le français. Il a expliqué que durant  le mois de juin dernier, nous avons tous les deux refait entièrement le couloir et qu'il a participé physiquement en ponçant et peignant (au moins 1h en tout...) mais aussi et surtout intellectuellement en calculant les surfaces des murs et du sol, la quantité de peinture nécessaire, la quantité de parquet nécessaire, l'espace entre les différentes étagères etc... 

Il s'est ensuite attardé au projet du moment (et de l'année qui commence, ce qui est toujours rassurant pour l'inspectrice de se projeter dans les prochains apprentissages de Loulou) en expliquant les affichages récents de début janvier pour notre nouveau projet de jardinage. Il a montré le dessin d'un arbre que l'on colorie tous les jours en fonction du temps, il a expliqué qu'il remplissait tous les jours deux tableaux de températures (minimum et maximum journaliers) et qu'il les reportait sur un graphique. Il a ensuite parlé des affichages concernant les calendriers lunaires et leurs utilisations pour le jardinage et a calculé un horaire précis pour notre situation géographique puisque selon l'endroit où nous nous trouvons en France par rapport au méridien de Greenwich il faut ajouter ou retirer des minutes à l'heure indiquée sur le calendrier. Il a expliqué que cette année nous aurions un jardin à louer et qu'il ferait beaucoup de maths grâce au jardin.

Après tout cela nous avons invité l'inspectrice et sa conseillère à s'asseoir au salon et leur avons présenté nos traces écrites. J'ai laissé Loulou continuer de présenter son travail et n'ai rajouté que des petites choses. 

Il a commencé par présenter son livre qu'il a écrit avec moi en co-écriture qui a fait suite à la découverte d'un album jeunesse que Loulou a adoré qui s'appelle "Chester". Il a reprit les éléments principaux du livre et a réécrit sa propre histoire avec son propre personnage principal. Il a souhaité en lire quelques pages à l'inspectrice et a demandé à la conseillère si elle voulait bien lire le dialogue avec lui. Ce fut un beau moment de partage. 

Puis Loulou a présenté son journal de bord qu'il tient à chaque retour d'activité d'archéologie du mercredi ainsi que son cahier de français où il y note ou colle toutes sortes d'écrits. Il a également montré ses livres d'anglais et le cahier qu'il tenait où il recopiait des mots d'anglais comme une sorte de répertoire de nouveaux mots. Jusqu'à présent il n'avait pas souhaité apprendre une langue c'était donc quelque chose de nouveau pour lui qu'il avait envie de faire découvrir.

Nous avons également parlé de nos diverses activités familiales comme la danse de quadrille époque Napoléon III où Loulou fut tout content de montrer une vidéo de lui en train de danser dans l'un des nombreux spectacles que nous avons fait en un an et qui nous ont permis de visiter des châteaux, de parler à des Ducs et Duchesses ou encore de participer à des fêtes d'antan, culturelles ou lors des journées du patrimoine.

Bien évidemment, s'en sont suivis à peu près 1h30 d'exercices mais pour la première fois, l'inspectrice n'a pas souhaité "tester" l'écriture de Loulou, lui manifestant son contentement aux vues de l'évolution de ses traces écrites. Il a donc répondu à quelques questions sur un texte en français et fait quelques calculs de mathématiques. 

Ce quatrième contrôle (depuis le début de notre ief puisque le 3/6 ans n'était pas contrôlé à notre époque) fut beaucoup moins stressant que les précédents et je pense que l'implication de Loulou y est pour beaucoup car le rapport de communication fut différent. Même s'il s'est toujours prêté facilement aux exercices, le fait que ce soit lui qui mène le jeu en quelque sorte dès le début a rendu l’atmosphère de cette rencontre plus conviviale et ouverte au partage. Son envie et parfois même son empressement à partager ses découvertes ont donné un élan et un fil conducteur qui a permis à l'inspectrice (je pense) de voir de nombreuses capacités grâce à l'oral qui ont pu la rassurer. Chaque année, elle me disait "vous me dites ceci mais moi je dois le voir de mes yeux...". Je pense que cette année, le fait de "sélectionner" quelques moments d'apprentissages à partager en direct ont permis de mieux "voir" les capacités et compétences travaillées grâce au réinvestissement personnel de Loulou.

Comme chaque année je lui avais envoyé notre projet pédagogique et lui ai donné le jour du contrôle notre rapport d'activités et je pense que le fait que Loulou s'investisse autant lui a permis de faire des liens avec notre projet pédagogique et de se détacher de mes écrits pour se référer aux dires de Loulou, lui donnant une autre vision de notre ief. Jusqu'à présent je pensais que c'était surtout au parent de se préparer au contrôle d'où mes écrits pour accompagner ce moment et que les exercices oraux et écrits suffisaient à montrer qu'en gros je ne racontais pas de sottises mais je pense qu'il est vraiment important pour l'inspection de se rendre compte non seulement des capacités acquises ou en cours d'acquisition des enfants mais aussi de leur capacité à s'adapter et à les réutiliser. Et c'est là toute la difficulté de ne pas mettre en échec son enfant et de lui permettre de montrer ses capacités... Pour ma part, le fait d'être chez nous et de partager sur ses passions ont été un vrai plus pour le mettre assez à l'aise pour qu'il s'ouvre naturellement sans trop de pression quant au jugement qui trouve en face.

Je pense que pour le contrôle l'an prochain, Loulou prendra d'abord la parole sur les choses qu'il souhaite partager et je me contenterai comme cette année de peaufiner et d'ajouter quelques petites choses à la fin dans le langage plus spécifique des compétences à travailler. Plus on avance dans les cycles et plus il est important dans les compétences à travailler de laisser l'enfant s'exprimer correctement alors peut-être que l'an prochain Loulou parlera encore plus et fera encore moins d'exercices? Ce sera sa dernière année avec l'inspectrice puisque après nous dépendrons du collège et selon ce que j'en ai entendu des autres mamans ief, l'oral est prépondérant donc je pense que ce sera plus facile pour lui s'il en prend l'habitude un peu plus à chaque contrôle de manière naturelle car il devra faire face à deux inconnus.

L'inspectrice est repartie en demandant à Loulou s'il pouvait finaliser son livre en faisant les illustrations mais il a réfléchit et au final a décidé que cela ne valait pas le coup. Nous avions repris la trame du livre pour l'écrire de la même manière avec une histoire différente et lorsqu'il a manifesté l'intention de le faire imprimer et éditer comme un vrai livre, je lui ai expliqué pourquoi la loi ne nous l'autoriserait pas. Il a donc décidé de tout recommencer en écrivant cette fois-ci un vrai roman non plus comique mais fantastique qu'il pourrait éditer et vendre. A l'heure actuelle, soit six mois plus tard, nous avons bien avancé. Loulou a écrit tout son prologue et réfléchi à la trame de son premier livre et des autres tomes de sa saga (vive l'imagination...). Nous utilisons nos lectures pour observer comment s'écrivent les romans, comment sont décrits les personnages etc. Il est donc déjà volontaire pour parler de son roman lors du prochain contrôle. Peut-être voudra-t-il lire le début de son prologue ou voudra-t-il travailler sur le résumé de quatrième de couverture pour leur faire découvrir son histoire? Peut-être aura-t-il déjà écrit un ou deux chapitres? Ce que j'aime avec l'unschooling c'est qu'on ne peut rien prévoir ni prédire et plus on avance dans l'aventure plus nos lectures et nos activités nous emmènent là où je n'y aurais même pas songé et bien souvent hors programme scolaire du niveau en cours ....

Cette été, j'ai décidé de prendre un peu de temps pour partager nos derniers mois de cette nouvelle année scolaire (ici je la commence et termine de contrôle à contrôle) car le confinement a un peu chamboulé notre quotidien dans le sens où nous avons eu plus de liberté et de tranquillité. Le fait de ne pouvoir sortir se balader et faire les activités nous a permis de lire beaucoup plus et de découvrir plein de choses. Nous avons lu des livres et les avons relu chapitre par chapitre pour les décortiquer afin de nous en servir pour le roman de Loulou. Nous nous sommes pris au jeu de trouver comme utiliser chaque livre en se demandant ce qu'il pourrait nous apporter comme aide que ce soit dans l'écriture grâce à la manière de décrire des personnages mais aussi dans la conception même ou encore dans les diverses thématiques ou intrigues. Je ferai donc des articles sur ces lectures offertes essentiellement destinées aux adultes mais choisies par Loulou. En revanche si vous n'aimez pas les histoires de chats, pas la peine de lire mes prochains articles, ce ne sont que des romans sur le thème principal des chats, la passion de Loulou...

Je partagerai aussi nos avancées sur le thème du jardin avec nos relevés de températures etc puisque nous avons enfin pu accéder à notre jardin après le confinement donc tout est en cours de découvertes.... 

Le week-end dernier nous sommes allés voir les grands-parents et Loulou a fait comme à chaque visite sa petite promenade de 8km dans le bois, une forêt de résineux dont les sentiers de randonnée varient d'altitude de manière parfois très abrupte. Loulou adore se rendre sur une crête de 1041m d'altitude et observer le paysage en famille.  Il fait aussi de plus longues balades jusqu'à 13km notamment l'été et apprend à s'orienter dans la forêt.

Sur le chemin à l'automne,  il aide mamie et papy à nettoyer les rigoles avec ses bâtons de marche car les fortes pluies les remplissent de cailloux, terre et feuilles mortes et les autres cailloux dévalent alors les pentes jusqu'au village avec des coulées de boue. A chaque balade, il découvre la forêt et comment en prendre soin.

Cette année nous avons eu la chance de pouvoir nous inscrire à un atelier découverte des champignons organisé à la Fabrikasciences par des amateurs passionnés. Nous avons donc récolté au cours de notre balade un exemplaire des champignons que l'on voyait pour les faire déterminer lors de l'atelier.

Nous en avons trouvé de toutes sortes, certaines avec une sorte de fumée qui sortait quand on les touchait, d'autres aux aspects gélatineux...

Certains avec de drôles de formes....

Ou encore en forme d'éponge...

Et d'autres en cercle...

Au final, nous en avons ramassé une bonne trentaine de différentes formes, couleurs, tailles et textures. Loulou a quant à lui cherché le plus gros champignon de la forêt lors sa balade.

Le lundi suivant, nous avons apporté nos champignons à l'atelier et nous en avons profité pour demander aux copains scolarisés et non scolarisés de venir avec nous. Nous avons également apporté les photos de chaque champignon que nous avons trouvé pour montrer l'environnement dans lequel nous les avons cueillis et pour pallier à d'éventuelles pertes de notre cueillette. Certains sont en effet devenus tout noir, nous avons bienfait.

Ce que nous avons appris:

- il existe plusieurs sortes de familles de champignons qui ont des caractéristiques communes comme pour la botanique

- il n'est pas possible de dire qu'une couleur de champignon est toujours toxique ou consommable

- pour déterminer un champignon, il faut le champignon entier avec le pied (nous avons fait l'erreur de les couper au couteau pour ne pas abîmer le sol)

- certains champignons sont mortels comme par exemple l'amanite tue mouche mais certaines amanites de cette famille sont consommables, c'est vraiment au cas par cas et la toxicité varie du petit mal de vente à la mort brutale

- 90% des champignons qu'on a cueilli étaient toxiques! Par précaution nous avions fait très attention lors de la cueillette

- un champignon consommable peut pousser à côté d'un champignon toxique et des sports ou morceaux peuvent être en contact donc il faut faire attention à l’environnement

un champignon consommable peut ne pas être consommable selon l'environnement autour (champs traités aux pesticides, sols aux bords des routes passantes...) les champignons absorbent les métaux lourds lors de leur pousse

- et nous avons chez nous un champignon que nous consommons beaucoup (enfin surtout les connaisseurs et les anciens car les jeunes générations comme nous ne savent plus grand chose...) qui est considéré comme toxique dans le reste de la France, nous avons demandé pourquoi, parait-il qu'on aurait un estomac plus costaud! 

- si on veut faire des photos pour déterminer un champignon sans le cueillir il faut le prendre en photo entier donc avec le pied, il faut prendre en photo le dessus de très près car il peut y avoir des petits points de couleur à observer par ex ou la texture et il faut aussi le dessous du chapeau car certains ont des lamelles qui peuvent parfois être de différentes couleurs ou une texture type éponge, il faut aussi casser le pied pour voir s'il se casse comme une craie ou s'il effilocheuse, on peut aussi casser le chapeau car certains champignons vont "saigner orange" par exemple.

Nous en avons conclu qu'il nous restait encore bien du travail pour apprendre à déterminer les champignons. Lors de notre prochaine balade nous aurons un regard plus scientifique et apporterons notre livre sur les différents champignons pour essayer de déterminer ceux que nous trouverons, au moins leur famille. Nous allons aussi chercher les différentes familles de champignons qu'il peut exister. Et nous allons reprendre nos cartes de nomenclature sur les différentes parties du champignon pour mieux observer ceux que nous trouverons.

Et vous? Vous les regarder ou vous essayer de les déterminer? N'hésitez pas à nous partager vos conseils en commentaire! 

En ce moment, Loulou est reparti sur une période "mathématiques". Cela faisait un bon moment qu'il ne s'intéressait plus aux maths. Nous avons trouvé plusieurs livres à la bibliothèques de petits problèmes mathématiques très rigolos dont je partagerai les références sur le blog pour tous les amoureux des maths autrement. Vous pouvez retrouver les maths sans échec ici qui s'adressent au cycle 2.

Ce livre-ci s'adresse plus à la fin du cycle 2 et début du cycle 3.

Le plus difficile dans la lecture de ce livre et de rester concentré et de ne pas rire en lisant l'énoncé du casse-tête. J'ai trouvé ce livre très intéressant pour cocher la case éducnat qui parle de la compétence à trouver dans un texte les informations nécessaires pour répondre à une question précise et pour faire un calcul précis. Cela répond à la fois à des compétences de français et aussi de mathématiques. 

Le côté humoristique est aussi un petit plus dans la découverte de différents types d'écrits et de registres en français qui est également à découvrir en cycle 2 et 3. Les textes sont assez courts (max 2 pages), il y a 30 casse-tête donc de quoi faire toutes sortes de calculs y compris les fameuses multiplications et ils sont écrits assez gros pour être lus facilement.

Ce livre nous a fait bien rire durant toute une soirée et même papa a dû répondre à certains casse-tête. Il paraît que papa a des problèmes avec ses paires de chaussettes, je vous laisse découvrir pourquoi...

Récemment nous avons trouvé à la bibliothèque deux livres de petites énigmes mathématiques pour développer les premières stratégies de calculs. Ces livres s'adressent plus aux enfants en cycle 2 mais Loulou s'est bien amusé à trouver les résultats et les meilleures stratégies de calculs.

Pour les enfants qui n'aiment pas beaucoup les maths ou qui ont besoin de concret ou qui sont unschoolers, je trouve qu'ils sont intéressants et donnent envie d'apprendre en jouant.